lundi 9 juillet 2012

S.Diarra : " Un choix désiré et voulu "

Comment s’est passée cette prise de contacts sous vos nouvelles couleurs ?
Très bien, j’ai été bien accueilli. Pour l’instant, tout va bien et le groupe a l’air de vivre bien ensemble. Il y a tout ici pour s’épanouir et faire une bonne saison. Mais ça passe surtout par les résultats. Je suis très content d’atterrir dans cette équipe d’Ajaccio, qui me permet de rester dans l’élite et de pouvoir continuer de m’exprimer comme je l’ai fait auparavant. Pour moi, neuf clubs en L1 sont sûrs de se maintenir et il y en a onze qui jouent le maintien.Ajaccio en fait partie et notre objectif va d'être d'obtenir ce maintien le plus vite possible.

Comment vous êtes-vous retrouvé à l'AC Ajaccio?
En fait, beaucoup de clubs m’ont appelé, mais Ajaccio avait été le premier club à me contacter. Ce que j’ai apprécié. Et j’ai senti aussi qu’on me voulait ici et que j’étais désiré. C’est pour ça que ça m’intéressait de relever le challenge. Je me suis tout de suite imaginé ici, c’est un choix réfléchi et voulu. Je suis très content de ce choix. L’année dernière, j’ai vraiment été impressionné par le parcours d’Ajaccio, que tout le monde croyait mort. Il y a en Corse une culture du football et du maintien. Les points chez nous, il va falloir que les autres équipes viennent les prendre.

Avez-vous inclus dans votre réflexion le cadre de vie dont peut bénéficier au quotidien un footballeur qui joue en Corse ?
Honnêtement, je me fiche carrément de ce genre de choses. Il n’y a qu’à voir mon parcours : je suis passé à Caen, à Laval. Ce sont de belles villes mais où il ne fait pas souvent beau. Les palmiers, la plage, je m’en fiche. Moi ce qui m’importe, c’est le terrain. Je peux vivre dans le meilleur endroit du monde. Si le week-end je perds, je serai dégoûté. Et inversement : si je vis dans le lieu le plus pourri de la terre que je gagne le week-end, j’aurai tout le temps le sourire. Voilà ce qui m’importe. En revanche, je suis content de retrouver une pelouse naturelle. 


Les terrains vous voulez dire ?
Non, je parle du synthétique. Ça me fait un bien fou de retrouver l’herbe. Les matchs à domicile sur synthétique, les entraînements sur synthétique, je n’en pouvais plus et c’est un vrai soulagement. Psychologiquement, c’est vraiment un poids en moins. Je ne l’ai jamais caché, je suis capable de jouer sur synthétique s’il faut le faire, mais je n’aime vraiment pas. Surtout depuis mon opération du genou. L’année dernière, nous avons eu beaucoup de blessés sur le synthétique. Pour moi, le synthétique, c’est une grosse connerie. Pour la circulation du ballon, c’est peut-être bien, mais pas pour la santé des joueurs ni les articulations.

Et d’un point de vue footballistique proprement dit, qu’est-ce qui vous déplait le plus sur un synthétique ?
Je pars du principe que le football se joue sur de l’herbe. Depuis qu’on est gamins, on joue sur des terrains en herbe. Des terrains plus ou moins bien, ou plus ou moins gras, mais dont on a l’habitude. Pour moi, le synthétique, ça change le football. Ça change les rebonds, ça change la façon de conduire ta balle ou ta façon de défendre. Ça change tout. Le foot, pour moi, ça se joue sur l’herbe, ce n’est pas du tennis. Au tennis, Nadal est le meilleur sur terre battue, mais sur gazon, à Wimbledon, ce n’est pas le meilleur. C’est bien la preuve que d’un terrain à un autre, ça change. Et bien pour le football, c’est pareil. Tant qu’on y est, on peut aussi mettre un synthétique à Lorient, de l’herbe à Ajaccio et un stabilisé à Rennes…

Avez-vous été approché essentiellement par des clubs de L1 ?
En fait, j’ai eu des touches avec trois clubs de Ligue 1, deux clubs de L2 qui jouent la montée et aussi des clubs étrangers. Mais je ne me voyais pas partir à l’étranger après la saison que je venais de faire à Lorient. Surtout, ce qui m’a fait plaisir, c’est qu’on pense encore à moi et qu’on sache que j’étais encore capable d’apporter. Dans le football, ça va vite, c’est pour ça qu’il faut toujours être méfiant. Je n’allais pas non plus jusqu’à douter, mais quand des clubs t’appellent, ça fait plaisir.


Comment avez-vous vécu cette saison délicate à Lorient après avoir été un des piliers du club ?
De toute façon, j’ai toujours un peu connu ça dans ma carrière, avec une remise en question permanente. C’était difficile car ça ne m’étais jamais arrivé de manquer ne serait-ce qu’une semaine d’entraînement. Donc voir les autres jouer, surtout étant donné la situation du club, c’était dur. J’avais envie d’apporter quelque chose. Des gens m’ont soutenu, d’autres non, mais c’est comme ça, ça permet de mieux cerner les gens. Je tiens d’ailleurs à remercier les supporters lorientais, qui ont toujours été derrière moi, même dans les moments les plus difficiles.

Aviez-vous discuté prolongation avec les dirigeants lorientais ?
Oui, on avait même trouvé un accord avant que la saison commence, en juin. Mais ils sont revenus sur leur décision ensuite. Ils ont modifié des termes du contrat et n’ont pas tenu leur parole. A partir de ce moment-là, il y a eu rupture et je ne me voyais pas continuer là-bas, avec certaines personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs que moi. Cela n’empêche pas que je sois content aujourd’hui par rapport à ce que j’ai connu à Lorient. Car j’ai toujours tout donné pour moi, ma famille et les supporters. Jusqu’à la fin, j’ai été irréprochable et j’ai essayé d’apporter ma pierre à l’édifice. Nous avons connu des saisons très positives et je suis fier d’y avoir contribué.

Arrivez-vous à Ajaccio avec un état d’esprit revanchard par rapport à votre dernière saison ?
Non, pas forcément revanchard. Mais on a toujours envie de jouer. Chaque chose en son temps, il faut bien se préparer d’abord pour être prêt le plus vite possible. Moi peut-être plus que les autres. Pourquoi ? Parce que l’année dernière, j’ai eu une préparation en février qui a en plus été accélérée car le club voulait que je rejoue vite dans la mesure où l’équipe se trouvait dans une situation un peu compliquée. Je ne suis même pas passé par la case CFA. Quand tu n’as pas joué depuis un moment, il faut un peu de temps pour revenir. D’autant que les résultats de l’équipe ne m’ont pas permis de prendre le temps de revenir tranquillement.

Doit-on comprendre que vous n’avez pas fini la saison dans une forme optimale ?
Non, je ne pense pas que j’étais au top. Mais ça va revenir vite. De toute façon, c’est dans ma mentalité d’être à cent pour cent à chaque match. A Lorient, j’ai toujours été à cent pour cent, en tout cas mentalement. A Ajaccio, je vais l’être aussi jusqu’au bout, car ça fait partie de moi.

Photos AC Ajaccio

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