samedi 17 avril 2010

Revue de presse : " J'ai su persévérer "

Sigamary, vous affrontez samedi Auxerre, encore en course pour le titre. Le combat s’annonce rude…
Nous avons atteint notre premier objectif, qui était le maintien en Ligue 1. Le deuxième est de terminer 7ème du Championnat. C’est dans cet esprit que nous allons affronter Auxerre.

Vous risquez de vous retrouver régulièrement au duel avec votre compatriote Adama Coulibaly. C’est un sacré client, non ?
Oh oui ! C’est un très bon joueur de tête, redoutable au marquage. Au-delà, Adama est un exemple de sérieux et de professionnalisme.

Alors que vous terminez votre première saison complète en Ligue 1, quel bilan en tirez-vous ?
Une certaine satisfaction. Je ne pensais pas jouer autant quand je suis arrivé de Tours. Même si j’avais prévu de tout faire pour. On ne m’avait rien promis, mais le FC Lorient me voulait vraiment. Dès les matches amicaux d’avant-saison, j’ai été très utilisé.

A Tours, le schéma tactique de Daniel Sanchez était très proche de celui de Christian Gourcuff. Cela a certainement facilité votre adaptation…
C’est vrai que les deux coaches adoptent des organisations très proches, des 4-4-2 à plat, avec deux offensifs excentrés. En arrivant à Lorient, je n’étais pas dépaysé, effectivement.

Vous êtes un authentique ailier, une espèce de joueur que l’on ne trouve plus dans toutes les équipes. Plus jeune, aviez-vous un modèle ?
Non. Ma seule idole, lorsque j’étais plus jeune, c’était Jay Jay Okocha, dont le poste n’a rien à voir avec le mien. C’est un poste très difficile, qui demande beaucoup d’envie et de capacités physiques. Un poste dans lequel il faut passer très vite de la phase offensive à la phase défensive. Certains avant-centres peuvent se replier en marchant, ce n’est pas le cas des ailiers…

A l’occasion, vous avez été appelé à évoluer en pointe, pour « dépanner ». Avez-vous travaillé votre polyvalence à Lorient ?
Je ne dirais pas ça. Mais le fait qu’on me fasse confiance à un autre poste que le mien m’a amené à tout donné, pour justifier la confiance que l’on m’avait accordé. Lors des causeries, j’écoute tout, que ça se rapporte aux ailiers, aux défenseurs ou aux attaquants de pointe. Alors, j’avais quelques bases.

Vous avez marqué 4 buts en 32 matches, c’est une bonne surprise, j’imagine ?
Oui. Mes deux défauts étaient le manque de régularité et l’absence d’efficacité face au but. Je crois que je me suis amélioré sur le deuxième point. J’ai su persévérer, et la réussite est venue à un moment.

Lorient a un nouveau président, jeune et ambitieux, un stade rénové et des résultats qui enracinent le club en Ligue 1. Vous sentez-vous porté par cette dynamique positive ?
Oui. Tout est en place ici pour nous mettre dans les meilleurs conditions. On essaye d’apporter notre pierre à l’édifice. Ce qui est intéressant, c’est que je suis arrivé au début d’un nouveau cycle.

Parlons de la sélection malienne. Vous n’avez pas pris part à la dernière CAN Orange 2010. Où en êtes-vous aujourd’hui vis-à-vis des Aigles ?

Je suis dans une phase de réflexion. Je me pose la question suivante : est-ce bien pour ma carrière ou non d’aller en sélection ? Lorsque je jouais à Sochaux (en 2003-05, ndlr), j’avais fait le choix de la rejoindre. Or, cela m’avait desservi au niveau du club. Ensuite, j’ai disputé les qualifications pour le JO et, au dernier moment, on ne m’a pas retenu pour les Jeux. Cela m’a fait mal, car ma carrière était alors dans une phase descendante : j’étais passé en trois ans de la Ligue 1 au National. Et puis, il y a d’autres choses qui m’ont gêné…

Lesquelles ?

Le sélectionneur venait superviser des joueurs, qui jouaient dans les mêmes clubs que moi, et il ne prêtait même pas attention à mes performances. A Tours, par exemple, on observait Tenema N’Diaye ou Cheick Oumar Dabo, mais on ne me remarquait même pas, alors que j’étais dans la même équipe !

Au moment des éliminatoires CAN-Mondial 2010, vous étiez revenu dans l’équipe…
Oui, mais certaines choses ne m'ont pas plu, et j’ai décidé de me concentrer sur mon club.

Qu’est-ce qui ne vous avait pas plu ?
En septembre, j’avais été désigné meilleur joueur du mois à Lorient. Juste après, je suis convoqué en sélection, et je ne joue même pas une minute, alors que j’étais en très grande forme. Cela montre un manque de rigueur dans le suivi des joueurs par le staff. J’aime le Mali, mes deux parents sont maliens, mais je réfléchirai désormais toujours en fonction de ce que je jugerai bon pour ma carrière.

La Fédération malienne doit nommer prochainement un nouveau sélectionneur à la tête des Aigles. Pensez-vous avoir une nouvelle chance ?
J’espère. Même au Mali, c’est un nouveau cycle qui va commencer. Avec Mamadou Samassa, Mustapha Yatabaré, Bakaye Traoré ou Bakary Soumaré, on a une nouvelle génération de joueurs de 24-26 ans, qui arrivent à maturité. Le choix du coach va donc être déterminant. Dans l’absolu, je pense que la génération qui va passer la main a subi, il faut être clair, un gros échec lors de la récente CAN. On doit se demander pourquoi. A mon avis, le Mali devrait arriver à chaque édition dans le carré final de la CAN, et se qualifier régulièrement pour le Mondial.

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